Cybersécurité : tendances marché et métiers stars
Le marché français de la cybersécurité devrait atteindre l’équivalent de 8,4 milliards d’euros en 2025, avec une croissance attendue à plus de 11 % par an jusqu’en 2030.
L’intensification des cybermenaces, la multiplication des environnements Cloud/OT et le renforcement de la régulation (NIS 2, DORA…) accélèrent les recrutements, qui affichent des hausses significatives : les postes liés à la cybersécurité progressent de 20 % à 25 % en France, confirmant l’attractivité et la criticité de ces métiers.
Zoom sur les grandes tendances de l’emploi, les métiers les plus recherchés et la meilleure façon de recruter ces profils rares.
Des secteurs particulièrement sous pression
Certains secteurs sont plus exposés et donc plus actifs en matière de recrutement :
- Santé, finance, énergie, administrations publiques et industries critiques sont en première ligne face aux cybermenaces et cherchent en priorité à renforcer leurs dispositifs de sécurité. La santé, en particulier, présente l’un des taux de croissance les plus rapides pour les investissements cybersécurité.
- Les domaines de la défense, de l’assurance, des télécommunications, des services numériques, de la santé, de la biométrie et des collectivités territoriales figurent également parmi les plus gros pourvoyeurs d’emplois en cybersécurité.
Parallèlement, les PME et ETI, longtemps plus discrètes, connaissent désormais une forte montée en puissance sur les besoins et les recrutements, notamment sur les profils ayant des compétences 360°, entre technique et gouvernance.
Réglementations et nouvelles compétences
L’évolution du cadre réglementaire participe également à la montée en puissance des métiers de la
cybersécurité. Des normes telles que NIS2, DORA ou SecNumCloud imposent aux entreprises et aux institutions publiques un renforcement de leurs systèmes de défense numérique.
Ces exigences réglementaires stimulent la demande de profils combinant sécurité technique (Cloud, IA, OT), gouvernance/risk et soft skills (adaptabilité, communication). L’architecture hybride (IT/OT) et l’automatisation des tâches de sécurité sont de plus en plus valorisées.
Métiers stars et salaires associés
Dans ce contexte, les salaires des experts en cybersécurité sont tirés vers le haut. Si les grilles varient
selon le niveau d’expérience, le secteur d’activité et la localisation, les rémunérations sont globalement attractives dès les premières années.
En France, les 5 métiers les plus demandés dans le domaine de la cybersécurité reflètent les besoins croissants des entreprises en matière de défense, de détection et de conformité :
1 – SOC Analyst (Security Operations Center Analyst)
Missions : surveillance, détection et réponse aux incidents de sécurité.
Certifications valorisées : CompTIA Security+, SANS GSEC / GCIH, Splunk Certified User/Analyst, Azure Security Engineer Associate.
Salaire : ~42–49 k€ en début de carrière
Pourquoi ça recrute : métier d’entrée clé, fort volume de postes, indispensable dans toute structure dotée d’un SI critique.
Secteurs qui recrutent le plus :
- Banque / Assurance / FinTech : besoin continu de surveillance des transactions et conformité DORA.
- Énergie & Utilities : sécurité des infrastructures critiques (OT / IT convergent).
- Télécoms / Cloud providers / ESN : externalisation des SOC et services managés.
- Secteur public et collectivités : montée en puissance des CSIRT régionaux et des SOC mutualisés.
- Santé : multiplication des attaques sur les hôpitaux → création de SOC internes.
2 – Pentester / Red Team Operator
Mission : tests d’intrusion, exploitation de vulnérabilités, bug bounty.
Certifications clés : OSCP, CEH, CREST Practitioner, OSCE.
Salaire : ~40–55 k€ en junior ; jusqu’à 100 k€+ pour les profils confirmés.
Pourquoi ça recrute : expertise technique rare, forte valeur ajoutée, indispensable pour tester la
robustesse des systèmes dans les organisations matures.
Secteurs qui recrutent le plus :
- Cabinets de conseil spécialisés en cybersécurité / ESN : plus de 60 % des postes Pentest en France.
- Banque / Assurance : pentests obligatoires sur les environnements critiques.
- Défense, aéronautique, énergie : besoins en Red Team internes très qualifiées.
- Startups & bug bounty platforms : recrutement d’experts freelances certifiés.
- Éditeurs logiciels & Cloud : sécurisation des produits SaaS, API, infrastructures.
3. Consultant GRC / Compliancer
Mission : gouvernance, gestion des risques, audit, conformité (ISO 27001, RGPD, DORA, NIS2…)
Certifications clés : CISSP, CISM, CRISC, ISO 27001 Lead Implementer, PCI DSS QSA.
Salaire : ~45–70 k€ ; experts au-delà de 70 k€
Pourquoi ça recrute : explosion des obligations réglementaires, fort besoin de structuration interne.
Secteurs qui recrutent le plus :
- Banque / Assurance / FinTech : mise en conformité DORA, audits de sécurité.
- Secteur public & collectivités : mise en place de plans de gouvernance et conformité NIS2.
- Santé / hôpitaux / biotech : conformité RGPD et protection des données médicales.
- Industrie & énergie : gestion du risque OT/IT, documentation de conformité.
- Cabinets de conseil & audit : forte demande de consultants certifiés ISO 27001 / CISM.
4 – Cloud Security Engineer
Mission : sécurisation AWS / Azure / GCP, containers, Kubernetes, Zero-Trust.
Certifications : AWS Security Specialty, Azure Security Engineer Associate, GCP Professional Cloud Security Engineer, CCSP.
Salaire : ~60–100 k€+ selon expérience et stack.
Pourquoi ça recrute : migration massive vers le cloud, besoin de profils capables d’intégrer sécurité et DevOps, compétences encore rares.
Secteurs qui recrutent le plus :
- Services numériques / ESN / Cloud providers : migration multi-cloud, cloud souverain.
- Banque / Assurance / FinTech : sécurisation d’applications cloud-native.
- Industrie 4.0 / IoT / Smart Energy : sécurisation des environnements hybrides OT/Cloud.
- Retail / e-commerce : sécurisation des plateformes et données clients.
- Santé : déploiement d’environnements cloud certifiés HDS.
5 – Incident Response & Forensic Expert
Mission : gestion de crise, ransomware, forensic, analyse post-incident.
Certifications : GCFA, GCIH, CISSP, EnCE.
Salaire : généralement > 70 k€ avec 5 ans d’expérience ou plus.
Pourquoi ça recrute : montée en puissance des cyberattaques, besoin d’équipes prêtes à intervenir, importance accrue de la traçabilité et de la remédiation. Ce sont les équipes qu’on appelle en cas d’urgence.
Secteurs qui recrutent le plus :
- Cabinets spécialisés en réponse à incident / CSIRT / CERT : sous-traitance massive des interventions d’urgence.
- Banque / Assurance / Finance : réponse rapide aux attaques et fraudes.
- Énergie, transport, industrie : protection d’infrastructures critiques (OT/ICS).
- Secteur public / collectivités : incidents fréquents, mutualisation de CSIRT régionaux.
- Santé / hôpitaux : ransomware → besoin permanent de forensic interne.
Ce qui fait vraiment la différence
Au-delà des compétences techniques, certains éléments distinguent clairement les profils les plus recherchés. Les certifications adaptées au rôle visé jouent un rôle déterminant. Elles valident un niveau d’expertise reconnu par le marché, accélèrent la crédibilité du candidat et contribuent souvent à une rémunération plus élevée. Les soft skills font également la différence. Savoir vulgariser, communiquer efficacement avec des non-experts et adopter une posture client ou conseil sont devenus des atouts essentiels, notamment dans les fonctions transverses. Enfin, une spécialisation “niche” — qu’il s’agisse d’OT/IoT, de systèmes embarqués, de cryptographie ou de sécurité industrielle — augmente considérablement la valeur du profil, car ces domaines restent encore sous-dotés en experts.
La cybersécurité est plus que jamais un levier stratégique pour les entreprises et s’impose comme l’un des segments les plus porteurs du marché de l’emploi. Porté par des besoins croissants — tant en termes de volume que de complexité — le secteur impose aux professionnels d’accroître leurs compétences techniques, leurs capacités de gouvernance et leur adaptabilité, tout en offrant de réelles opportunités de carrière.
Recruter la perle rare
Vivier de talents insuffisant, profils ultra spécialisés difficilement disponibles sur le marché et forte concurrence entre recruteurs : les entreprises peinent à recruter des professionnels qualifiés. Les candidats sont sursollicités et peuvent facilement négocier leurs conditions.
Le marché est également opaque : 56% des professionnels ont été recrutés via le marché caché
(réseaux, approche directe) et 69% déclarent avoir été sollicités par un recruteur au cours des 12 derniers mois. (Etude 2025 de l’Observatoire des métiers de la cybersécurité).
Conseils Upward pour recruter
- Nouer des partenariats avec les écoles spécialisées, les universités. Organiser des hackathons ou proposer des stages permet d’identifier tôt les futurs diplômés.
- Recruter via les communautés tech, les profils cybersécurité se trouvent souvent dans des communautés spécialisées : forums (Zataz, 2600, Reddit /r/netsec), événements (FIC, LeHack, CTFs), réseaux(Meetup, Discord ou GitHub). Être présent là où sont ces profils permet de les identifier et d’échanger avec eux. Recruter devient plus naturel quand la confiance technique est installée.
- Former en interne ou en reconversion est une solution à long terme : montée en compétences d’admins systèmes, devs ou ingénieurs réseau, financement de certifications, création de parcours internes avec tutorat et missions en cybersécurité.
- Faire appel à un chasseur de têtes spécialisé :
- Réseau ultra-ciblé et bâti sur la durée : accès à une base de profils « passifs », hors des radars traditionnels. Ces professionnels sont prêts à faire le « bon move » si une bonne opportunité leur est proposée.
- Approche personnalisée et ultraconfidentielle : les chasseurs connaissent les parcours, les secteurs, entreprises et cabinets de conseils sur le bout des doigts. Leur approche est fine, confidentielle et savent quels arguments activer selon le profil du candidat.
- Accompagnement au-delà du recrutement : conseil sur le positionnement du poste et la structuration de l’offre, pilotage du processus de sélection, gestion des négociations salariales et des conditions d’entrée, suivi pendant le préavis, la prise de poste et la période d’essai.