L’importance du Personal Branding
En répondant à la demande de mon réseau professionnel. J’ai commencé chez Ooreka lorsque j’étais directeur des contenus web. Les problématiques de visibilité sur internet entraient pleinement dans le cadre des sujets sur lesquels je travaillais. J’ai été rapidement et à plusieurs reprises sollicité par des personnes pour travailler leur e-réputation. De nombreux cadres et dirigeants avaient saisi l’importance de leur personal branding, et j’en ai accompagné certains dans un processus d’amélioration de leur image sur internet. Faire un livre a été pour moi l’occasion de synthétiser mes connaissances et mes pratiques sur le sujet.
Pourtant, si certains comprennent ces enjeux, il reste une grande part de naïveté ou d’ignorance des dirigeants vis-à-vis de l’e-réputation. Je pense qu’ils n’ont pas réellement conscience de l’impact de ce qu’ils renvoient sur le web. Or, les problématiques d’image que l’on a à l’échelle individuelle sont exactement les mêmes que celles de n’importe quelle société. Et les techniques ou méthodes pour travailler son image sont assez similaires, mais en plus petit.
S’il y a encore quelques années, un seul petit échantillon de personnes utilisaient l’expression « je vais le/la googliser », la pratique est aujourd’hui complètement d’usage.
Dans la réalité, lorsque vous entendez parler d’un collaborateur, d’un prestataire ou d’un autre partenaire business, vous allez souvent essayer de glaner des informations sur cette personne sur internet. Google, LinkedIn, Facebook, Instagram, Viadeo, vont donner la première impression sur vous, le fameux « effet de halo ».
Le b.a-ba de l’e-réputation, c’est de se traiter comme une marque. Dans un cadre professionnel, votre méthodologie de fond, c’est de marketer votre profession avec votre nom : « Pierre Martin, DRH de Grand Groupe ». Une marque a une promesse et une cible. Vous en avez une aussi : à qui je m’adresse ? Qu’est-ce que je propose de différent ? Quels sont mes objectifs ? Quel message je souhaite faire passer sur moi ? Les réponses que vous allez pouvoir donner à ces questions vont vous permettre in fine d’avoir des éléments de communication forts et cohérents. C’est votre matrice de départ.
Dans un deuxième temps, vous allez identifier les réseaux sur lesquels il est pertinent d’apparaître selon vos objectifs. Si vous faites du recrutement haut de gamme, aller sur Instagram sera une perte de temps. Je vous conseillerais si vous avez un compte Instagram ou que vous en souhaitez un, de rendre ce compte privé et d’apparaître sous un pseudo, afin que votre nom ne soit pas associé à ce réseau ; mais méfiez-vous des comptes Instagram/Facebook qui peuvent décrédibiliser votre image professionnelle. Autres exemples, si vous êtes un artisan, un compte Facebook sera probablement plus utile qu’un profil LinkedIn ; si vous êtes un artiste, soyez présent sur Instagram. Tout dépend finalement de votre univers professionnel et de l’audience – nature et taille – que vous souhaitez toucher.
Attention également à votre intitulé de poste, rendez-le compréhensible et informatif : « Chef de projet chez Microsoft », cela ne donne aucune information. Faites également attention à utiliser des termes qui vous permettront de remonter sur LinkedIn si quelqu’un fait une recherche par poste ; certaines terminologies internes ne présentent pas de réalité concrète pour un visiteur lambda.
En plus de votre intitulé, n’hésitez pas à ajouter des informations qui vont renseigner votre visiteur sur votre périmètre d’intervention, votre expertise et votre pouvoir décisionnel, tout en restant bref et concis. Il faut que ce soit lu et que votre visiteur puisse savoir immédiatement s’il a le bon interlocuteur sur son écran.
Vérifiez ensuite que la description est fidèle à ce que vous avez présenté sur vos plateformes autres que LinkedIn. Attention néanmoins, votre profil LinkedIn n’est pas un CV ! Prenez soin de décrire l’essentiel sans pour autant vous attarder sur la longueur. Restez dense et efficace !
Par ailleurs, cela peut paraître évident mais nous voyons très souvent des personnes ayant deux profils LinkedIn. Attention à cela, même lorsque vous avez deux activités en parallèle ou deux expertises. LinkedIn peut d’ailleurs supprimer les doubles comptes.
Enfin, soyez actifs sur vos comptes sociaux, et sinon, fermez-les !
Se traiter comme une marque
A mon sens, les entreprises ont a minima un droit de regard sur l’image de marque online de leur personnel exerçant des fonctions de représentation de l’entreprise, notamment les cadres dirigeants et les fonctions commerciales. Certaines entreprises ont d’ailleurs développé des formations sur l’image digitale et les réseaux sociaux afin d’accompagner leurs collaborateurs dans la gestion de leur profil. En faisant de la sorte, elles ont sensiblement amélioré leur image digitale car les employés sont devenus des réels relais de la communication de l’entreprise.
En France en effet, les François, les Martin et les Dupond sont nombreux et vos homonymes réputés peuvent remonter mieux que vous sur Google. C’est ennuyeux et plus complexe mais c’est comme tout, cela se travaille. Il y a deux techniques pour pallier cela.
Vous pouvez opter pour la stratégie de contournement. Vous pouvez par exemple rajouter une initiale à votre nom et déployer cela sur tous vos supports de communication : signatures de mail, réseaux sociaux, cartes de visite, pour que cette particularité s’imprime dans l’esprit de vos interlocuteurs et sur internet et que vous ne soyez plus associé à quelqu’un d’autre. Vous vous recréez un nom.
Une autre stratégie peut fonctionner, c’est celle de l’occupation de terrain. En d’autres termes vous allez augmenter ou maintenir une activité importante et notable sur vos réseaux. Occuper le terrain c’est avoir des comptes LinkedIn, Viadeo, twitter, Instagram, Facebook, votre CV sur les banques de CV. En faisant cela on peut remonter sur Google. Google aime ce qui est frais et actif et il privilégiera bien souvent « ce qui vit » sur internet. Accordez dans ce cas une attention particulière aux paramétrages de vos réseaux sociaux et de Google. Si on veut faire apparaître ses réseaux sociaux, il faut ouvrir les paramétrages et retirer les restrictions automatiques ou bien les bloquer. Prenez donc 10 minutes pour vérifier dans vos paramètres de confidentialité, ce que vous autorisez et ce que vous interdisez.
Le SEO requérant une certaine expertise, le SEA reste une option à laquelle vous pouvez avoir recours lorsque le pilotage des réseaux sociaux ne suffit pas à vous rendre visible de la bonne manière. Vous pouvez par exemple acheter votre [Prénom NOM] en mots clefs Adwords et rattacher votre page LinkedIn derrière le résultat de recherche. Cela vous permettra de passer devant les résultats d’un homonyme célèbre, ou bien, si vous êtes vous-même très médiatisé, de faire redescendre des contenus (articles, vidéos, tweets, etc.) désagréables et que vous ne contrôlez pas.
Mais avant de faire cela, je vous conseillerais d’évaluer la pertinence de cet achat. Commencez avant toute chose par vous googliser vous-même. Google sera le premier indicateur de votre positionnement. Il faut regarder les résultats de recherche généraux mais aussi les photos, les vidéos et les actualités. C’est essentiel lorsqu’on a des responsabilités. Si en faisant l’exercice vous tombez sur une photo de vous tagué en vacances, il y a peut-être quelque chose à travailler : est-ce cela que vous voulez montrer ? Fautes toujours cet exercice de recherche sur votre nom en navigation privée pour avoir un résultat non biaisé par l’intelligence artificielle. Google vous connaît par cœur, il sait ce que vous mangez, ce que vous votez et votre niveau d’impôts ; en cela, il va vous faire plaisir et va faire ressortir les résultats les plus pertinents pour vous. Faites le test, vous verrez très probablement que les écarts sont sensibles. En navigation privée vous arriverez sur ce que les gens trouvent en faisant une recherche internet. Et là c’est beaucoup plus intéressant.
Ce réflexe n’est pas encore installé dans les habitudes de beaucoup de dirigeants mais si l’on peut passer des heures à refaire son CV ou à trouver les bons messages à transmettre lorsque l’on est entrepreneur, il ne faut pas se laisser rattraper par une mauvaise photo.
Mon propre cas peut-être. Le jour où j’ai amélioré la cohérence de mon discours sur internet, j’ai vu des portes s’ouvrir. Dans le cas d’une reconversion, c’est toujours primordial : l’impact des messages que l’on choisit de mettre en avant et la cohérence de notre discours sur internet peuvent vraiment venir booster les choses.
La première étape est de prendre conscience de ce qui peut vraiment entraver votre carrière si vous êtes en recherche d’emploi ou que vous faites du commercial. Assurez-vous que tout est clean. Et je me permets de mettre une vraie alerte au niveau des photos qui sont bien souvent la première erreur manifeste. Parce-que c’est visuel, les photos sont le premier facteur de mauvaise image sur internet : mal prises, de mauvaise qualité, pas adaptées à votre positionnement, elles envoient un mauvais message. Et ne pas en mettre du coup est encore pire. Sur LinkedIn, je suis tombé sur des photos extrêmement compromettantes de grands dirigeants. Il faut se débarrasser de l’idée que « c’est drôle, c’est sympa, c’est original » lorsque l’on occupe un poste à haute responsabilité.
On ne maîtrise déjà pas ce que les gens disent de soi, donc il faut au minima assurer ce sur quoi on a un contrôle. C’est d’ailleurs dommage de constater qu’en 2020, une grande majorité des cadres ne sont pas sensibilisés à cela.
Je pense que dans le cas d’un mariage ou d’un pacs, il est nécessaire de conserver son identité professionnelle. L’intégralité de votre réseau vous connaît sous le nom avec lequel vous avez lancé votre carrière. Cela peut devenir très compliqué dans le cadre d’un divorce ou d’un remariage par exemple, parce-que vous seriez amené à reprendre votre nom de naissance ou à en adopter un autre. La vie professionnelle ne se refait pas comme la vie personnelle.
SEA & SEO
SEO (Search Engine Optimization) : Aussi connu comme le référencement naturel, il s’agit d’une stratégie éditoriale web vous permettant d’améliorer la position de votre lien dans les moteurs de recherche comme Google, Bing, Yahoo.
SEA (Search Engine Advertising) : Aussi connu sous le nom de Google Adwords, il s’agit d’un référencement payant par clic, qui vous permet de faire remonter un lien dans les résultats Google et ainsi vous rendre facilement visible.