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Promotion sans augmentation : que faire ?

Votre manager vous annonce une bonne nouvelle : vous êtes promu.e ! Seul hic, cette promotion ne s’accompagne pas d’une augmentation.

Comment réagir ? Faut-il obligatoirement accepter ?

Upward vous donne quelques cas de figure et conseils pour y voir plus clair.

Un réel signe de confiance

Tout d’abord, se voir proposer une promotion est toujours positif : c’est un signe fort de confiance et d’estime de la part de son management. Il est donc important d’accueillir favorablement la nouvelle !

 

Néanmoins, il est primordial de garder en tête tout au long de sa carrière qu’une promotion se doit d’être accompagnée d’une augmentation. C’est en effet lors des promotions que le salarié a le plus de chances de faire un gap de salaire en interne. Et au-delà de toute considération matérielle, l’augmentation est également la base du contrat social dans l’entreprise et du principe de méritocratie qui fait accepter la structure pyramidale d’une organisation. Le collaborateur s’investit pour évoluer tant en responsabilités qu’en salaire. Il est donc indispensable que les deux aillent de pair et que l’entreprise s’assure d’une juste répartition de la valeur en son sein.

 

Si vous faites face à cette situation, une fois la nouvelle accueillie, il s’agit d’ouvrir un espace de discussion avec votre management pour comprendre pourquoi cette promotion ne s’accompagne pas d’une augmentation. Faites part de votre surprise et de vos interrogations en restant objectif et factuel.

 

Quelques questions à poser à votre management :

  • Le refus d’augmentation de salaire est-il spécifique à votre promotion, ou est-ce une pratique généralisée dans l’entreprise ?
  • Le contexte de votre société est-il positif ou plus « compliqué » ?
  • Une augmentation future est-elle envisageable ?
  • Si oui, à quelle échéance ?

 

Si l’entreprise estime que vous êtes le bon casting pour le poste, dans la plupart des cas, elle restera ouverte à la discussion et répondra à vos interrogations légitimes.

Toujours chercher à négocier

Une fois la discussion entamée, il s’agit de chercher à négocier.

 

Si l’augmentation n’est pas envisageable, quels autres avantages peuvent être mis en place à court terme ? Evolution de votre variable ou mise en place si vous n’en avez pas ? Avantages en nature comme une voiture de fonction, plus de jours de télétravail, des formations supplémentaires ? Dans des entreprises plus jeunes ou peu matures sur leur marché, il est souvent possible de négocier des primes sur résultats plus importantes ou même des actions. Si l’entreprise n’a pas la solidité financière d’un grand groupe, elle peut être plus sensible à la création de valeur et peut proposer un variable beaucoup plus important en cas de surperformance. Et si cette négociation ne vous apporte pas les avantages espérés, vous aurez pu montrer que vous attendez une forte revalorisation lors de la prochaine évaluation annuelle. Il ne faut pas hésiter à fixer ses conditions.

 

Si l’entreprise ne peut pas s’aligner immédiatement, elle peut trouver un moyen de vous faire arriver à la rémunération ou avantages souhaités dans un temps imparti : tout est une question de négociation !

Alors, à prendre ou à laisser ?

Si vous n’avez pas obtenu gain de cause, il faut alors se demander si vous souhaitez vraiment cette évolution. C’est le bon moment pour réfléchir à votre avenir professionnel non seulement dans votre entreprise actuelle, mais aussi à plus long terme. De plus en plus de personnes refusent des évolutions, notamment pour des rôles de manager. Selon une étude Indeed de 2021, 20% des cadres et 25% des femmes cadres ne souhaitent pas endosser un rôle de manager. Ce pourcentage monte même jusqu’à 27% chez les 35-49 ans, alors que cette tranche d’âge est la plus susceptible d’occuper des fonctions managériales.

 

Refuser une promotion est cependant tout à fait légitime :

  • Vous ne souhaitez pas élargir le scope de votre poste,
  • Elle ne vous apportera pas d’évolution de carrière ou d’impact positif à plus long terme,
  • On vous fixe de nouveaux objectifs tout en gardant les anciens : cela revient à ajouter des responsabilités en gardant le même niveau de rémunération.

 

Si vous devez augmenter votre charge de travail, prendre sous votre responsabilité plus de collaborateurs, accumuler davantage de pression et de stress sans contrepartie financière, passez votre chemin. Vous pouvez vous fixer une limite dans l’élargissement de votre poste de l’ordre de 10% pour montrer un peu de souplesse à votre employeur.

 

Enfin, faites particulièrement attention aux entreprises qui jouent sur la corde sensible et qui tiennent un discours culpabilisant (« C’est important pour nous que tu acceptes et c’est une belle opportunité pour toi »). Les entreprises qui éludent la question de la rémunération / des avantages et refusent le dialogue sont des employeurs à fuir.

 

Et si le poste vous plait ? Alors allez-y ! Même sans augmentation, il est important de garder une vision long terme de son parcours. Plus vous grandissez et prenez de l’ampleur dans votre poste, plus votre valeur de marché augmente. Le rattrapage de salaire aura forcément lieu, et il est parfois bénéfique de prendre un nouveau rôle pendant quelques mois pour aller se revendre plus cher à la concurrence. Il est plus facile de faire un beau gap de salaire lorsqu’on change d’employeur…

Quels arguments côté employeur ?

Il existe des cas spécifiques où la démarche de l’employeur de promouvoir sans augmenter peut s’entendre :

 

  • L’entreprise est dans une mauvaise passe financière ou perd de l’argent.
  • La promotion est un « rattrapage de grade » : il arrive que les entreprises surpaient des salariés et opèrent des rattrapages d’intitulés de postes dans les deux années qui suivent l’embauche. On l’a vu en 2021 et 2022 lorsque la guerre des talents faisait rage. Dans plus de 50% des mandats d’Upward, les entreprises allaient au-dessus du budget qu’elles s’étaient fixé pour attirer les meilleurs candidats possibles. Mécaniquement, cette tactique a laissé moins de marge de manœuvre pour de futures augmentations…
  • L’entreprise souhaite vous donner plus de poids : un statut particulier favorise la crédibilité en externe ou en interne. L’intitulé de poste est parfois important pour la réussite de son job.
  • L’entreprise fait face à un départ inattendu qui laisse une place pour vous. Il est courant dans ce cas-là que l’entreprise attende les prochaines évaluations annuelles pour revaloriser officiellement statut et salaire.

 

Voir son poste évoluer sans contrepartie salariale risque d’être une réalité en 2024-2025, pour des raisons conjoncturelles mais également car les entreprises se sont montrées souvent plus généreuses en termes de rémunération ces dernières années. Il vaut mieux essayer de ne pas ressentir trop de frustration car in fine, toute évolution est positive sur le long terme si elle correspond à son plan de carrière.

 

Quelques conseils aux employeurs

Il faut être prudent lorsque l’on propose une promotion sans augmentation. Les salariés ont tendance à faire preuve de plus de méfiance – voire de défiance – face aux entreprises depuis quelques années et une telle proposition peut les démotiver rapidement.

 

Gardez également en tête que les plus jeunes générations n’hésitent pas à discuter de leur rémunération entre elles et souhaitent évoluer dans des entreprises où la transparence salariale est de mise. Pour s’adapter à ces nouveaux besoins, mieux vaut multiplier les grades et les augmentations pour leur donner le sentiment d’être écoutés, leur montrer que vous leur faites confiance et que vous avez à cœur de les faire évoluer.

Il convient donc de toujours accepter le dialogue et de justifier une telle proposition.

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