L’IA, faire-valoir de la plus-value des
avocats ?
avocats ?
Vers une standardisation du droit ?
Ce résultat peut paraitre surprenant au premier abord mais ne l’est pas tant que ça si l’on regarde de plus près ce mouvement de standardisation.
Les legaltechs fondent d’ailleurs leurs business plans sur ce constat. En France elles sont passées de 7 en 2014 à 166 en 2018 et peuvent désormais se targuer d’une reconnaissance académique (Diplôme Universitaire Transformation du Droit et Legaltech de l’Université Paris II Panthéon Assas en 2017) et professionnelle (Création de l’incubateur du Barreau de Paris en 2014).
Ces entreprises misent sur le développement d’algorithmes pour permettre un accès facilité au juridique pour le plus grand nombre, même si pour l’instant l’automatisation est une première étape avant une totale autonomie apportée par l’IA.
Dès lors, il pourrait être assez facile de s’imaginer la suite dans un scénario caricaturalement dystopique : des avocats se limitant à nourrir l’IA avec des décisions de justice et autres données, supprimant toute relation humaine dans ce domaine. Ceci ayant pour conséquence une standardisation du droit, pour aller vers l’objectivité la plus totale.
L’IA alliée de l’avocat
Passé ce premier niveau de frayeur, il faut se convaincre que le développement de l’IA permet plutôt de libérer les avocats d’un certain nombre de travaux chronophages notamment dans deux cas :
- Dans le cadre de la mise en place d’une justice prédictive :
Grâce aux nouveaux algorithmes de recherches, l’information juridique devient rapidement accessible et pertinente pour permettre à l’avocat d’accéder directement à la motivation des juges et ainsi apprécier bien plus rapidement l’apport jurisprudentiel d’une décision. La technologie reconstruit l’écosystème d’une décision ou d’un texte et les rend disponibles immédiatement. Ce faisant, en utilisant un moteur de recherche alimenté par l’intelligence artificielle, l’avocat peut trouver l’information clé en un minimum de temps. Cela est d’autant plus vrai dans les domaines très pointus où les vides juridiques sont encore nombreux.
Pour aller plus loin, l’IA permettrait également d’anticiper les risques juridiques : l’avocat pourrait, à l’aide d’algorithmes, se créer des alertes en cas de revirement de jurisprudence contraire à son argumentaire à chaque fois qu’une nouvelle décision publiée correspond aux mots clés, à la juridiction ou à l’entreprise qui l’intéressent dans son dossier.
Elle peut même aller plus loin comme par exemple en donnant une estimation des dommages-intérêts lors de contentieux ou la cartographie des décisions judiciaires.
- Dans le cadre d’établissement de documents et de démarches administratives, juridiques et comptables :
L’avocat doit souvent établir différents documents ne demandant qu’une stricte application du droit, une grande rigueur et surtout beaucoup de temps. Ces travaux chronophages et sans réelle plus-value comme par exemple la rédaction de procès-verbaux d’Assemblées Générales peuvent être remplacés par une réalisation automatisée de ces documents via des legaltechs.
Les legaltechs se sont en effet développées sur ces deux modèles.
Une fois l’IA mise en place et bien utilisée, l’avocat va pouvoir se consacrer pleinement au cœur de son métier.
Grâce à toutes ces solutions, l’avocat pourrait se concentrer sur ses compétences à haute valeur ajoutée et se recentrer sur la relation et le conseil au client. Cela lui permettra également de libérer sa créativité et de proposer des solutions toujours plus élaborées et sur mesure au client.
L’IA ne devrait pas être un frein pour les cabinets d’avocats, mais au contraire un tremplin et une manière pour eux de repenser en profondeur leur relation face aux clients. Il se pourrait bien que l’IA aide à recentrer l’humain au sein des professions juridiques.
Une étude menée en 2017 par le cabinet Acritas révèle que la critique la plus importante adressée aux cabinets d’avocats est leur faible valeur ajoutée. C’est ici que l’IA peut se révéler incroyablement précieuse pour les avocats en leur permettant de retrouver leur « valeur ajoutée ».